C'est une partie de la colonne accrochée dans la matinée à Bellegarde-Adoulins par d'autres maquisards du Corps Franc Pommiès qui est prise dans l'après-midi du 16 août 1944 dans une embuscade aux lacets de Miramont d'Astarac. Il y a tout lieu de croire que le convoi, parti le matin de Toulouse et devant se rendre à Tarbes via les routes du Gers, s'est fait accompagner dans sa traversée du département par un détachement fourni par la kommandantur d'Auch. Sa mission accomplie, ce dernier allait de Saint-Michel à Mirande pour ensuite regagner la garnison auscitaine. Il allait subir à nouveau le feu du maquis.
Une équipe de 7 hommes a quitté, à la nuit, le cantonnement de la Compagnie Grattard à Mirannes pour se porter sur cette portion de la N21 que le chef de groupe, Jean Cassé, connaît bien puisque avant son engagement au maquis il avait été instituteur à Miramont. Dissimulés derrière les buissons qui surplombent la route, l'attente toute la matinée est longue pour les hommes. La veille, un autre groupe était aussi en embuscade aux mêmes lacets et rien n'était passé. Mais aux environs de 17 H, le convoi allemand franchit le sommet de la côte. Il comprend une dizaine de véhicules. Au 2ème ou 3ème lacet, le maquisard Pierre Girard lance une grenade sur un camion bondé de soldats qui descend à ses pieds. La réaction de l'ennemi est immédiate. Il ouvre le feu et avec ses armes lourdes mitraille les talus de la route. Le repli des maquisards est rendu difficile par l'espace découvert qu'ils doivent franchir avant d'atteindre une crête. Les servants du fusil-mitrailleur, qui d'ailleurs n'ont pu intervenir, décrochent les premiers. Le lanceur de la grenade Girard se fraie à grande peine un passage sous les balles mais réussit son repli et rejoint le cantonnement où il rend compte au capitaine.
Une reconnaissance se porte en soirée sur les lieux. Elle découvre le jeune André Carpi tué à la place qu'il occupait au moment du passage du convoi, portant une large blessure à l'épaule droite. Le chef du groupe d'embuscade Cassé a trouvé la mort à 200 m de la route, au fond de la côte, dans un chaume.
Aux morts du maquis ont doit ajouter 2 victimes civiles : le commerçant de Mirande, Roger Danglade, et André Débats de Bazugues qui, rentrant d'Auch en voiture automobile, ont été surpris par le combat. Ils ont mis aussitôt pied à terre mais les Allemands ont dû les prendre pour des maquisards et les ont cloués au sol avec leurs armes automatiques de gros calibre.
André Carpi, originaire de Beaumont-de-Lomagne (TG.) est inhumé provisoirement au petit cimetière de «Vicnau», les honneurs lui étant rendus par un détachement en armes du maquis. Les obsèques de Jean Cassé ont eu lieu à Masseube, résidence de sa famille, dans le plus grand recueillement.
Guy LABÉDAN "Lieux de Mémoire de la 2ème Guerre Mondiale dans le GERS"